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Le camp d’internés 1914-1919
Le camp d’internés 1914-1919

Dieser Internet-Auftritt verfolgt das Ziel, möglichst viele Informationen über das Internierungslager auf der Ile Longue zusammenzustellen, damit Historiker und Nachkommen der Internierten sich ein Bild von den Realitäten dieses bisher wenig bekannten Lagers machen können - nicht zuletzt auch, um die bedeutenden kulturellen Leistungen der Lagerinsassen zu würdigen.

Le but de ce site est de prendre contact avec les familles des prisonniers allemands, autrichiens, hongrois, ottomans, alsaciens-lorrains... qui ont été internés, pendant la Première Guerre mondiale, dans le camp de l’Ile Longue (Finistère).

La vie de Carl Röthemeyer dans le camp d’internés de l’Île Longue - un récit de sa fille Ursula
Article mis en ligne le 27 février 2015
dernière modification le 10 janvier 2016

par Ursula

Extrait du livre « Fernab des Krieges - das Leben des Carl Röthemeyer im Internierungslager Île Longue » par Ursula Burkert

Sans jamais avoir porté d’uniforme, Carl Röthemeyer, à l’âge de 23 ans, a été fait prisonnier en France pendant la Première Guerre mondiale.

Lorsque l’empereur Guillaume II annonce la mobilisation générale le 1er août 1914, Carl Röthemeyer décide d’interrompre ses études aux État-Unis et de retourner dans son pays natal. À New-York, il s’embarque à bord du paquebot Nieuw Amsterdam à destination du port de Rotterdam. Le navire est arraisonné par la marine française et amené en rade de Brest.

Au camp sur l’île Longue, Carl fait la connaissance d’un peintre. En 1916 il demande à travailler hors du camp, ainsi il est transféré en Vendée,à l’île d’Yeu. Il travaille alors chez des paysans vendéens. Il est si bien traité qu’en 1931 il décide de leur rendre visite lors d’un voyage qu’il effectue en France.

Nous ne savions que fort peu de sa captivité. De toute évidence il n’aimait pas aborder ce sujet. Toutefois, il y avait des témoins silencieux : des portraits de lui réalisés pendant cette période, signés par Leo Primavesi. Tous ces portraits montrent un jeune homme dont l’expression est grave, le visage fermé, ce qui ne ressemble guère à notre père, qui avait plutôt un caractère enjoué. Ces dessins avaient tout naturellement leur place dans notre maison. A présent, ces tableaux nous accompagnent en tant que partie significative de l’héritage de notre père et nous rappellent des évènements particuliers auxquels il a dû faire face durant sa jeunesse.

Après sa mort, nous avons trouvé, dans ses affaires, deux documents de cette époque : les papiers d’embarquement établis par la Hamburg-America Line, et une carte postale provenant de son frère Herbert et postée en 1916 au camp d’internement installé à Pietermaritzburg en Afrique du Sud.

Nous avions également découvert d’anciennes photos le montrant voyageant en France, avec sa voiture, accompagné de deux personnes dont nous ignorons l’identité.

Les recherches ont été très difficiles. L’ancien camp n’existe plus, même une visite de l’Île Longue est interdite. En effet, dans les années 70 une base militaire pour sous-marins nucléaires y a été aménagée rendant quasi impossible l’accès, pour des raisons de sécurité évidentes.

Cependant un groupe de passionnés d’histoire de la presqu’ile de Crozon effectue depuis un certain temps des recherches concernant ce camp d’internement et, fin 2012, a mis en ligne le site www.ilelongue14-18.eu

Le jour de la découverte de ce site - c’était le 13 janvier 2013 - nous n’avions aucune idée de la richesse des ’informations que ce site nous révélerait. Des personnes d’horizons très divers avaient été rassemblées dans ce camp pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale. Des personnes d’origine sociale disparate et de nationalités différentes peuplaient donc ce camp. Beaucoup d’entre elles étaient des hommes d’affaires, des intellectuels et des artistes désireux de rentrer en Allemagne. C’est grâce a la diversité de ces prisonniers qu’ont pu se développer des activités sociales et culturelles étonnantes.

Un grand nombre des travaux de groupe cité plus haut a été publié sur internet de même que des document et œvres artistiques réalisés par les internés. Il s’agit notamment d’exemplaires du journal Insel-Woche, d’annonces pour des manifestations sportives, de programmes de concert, de gravures et de programmes de théatre, qui fut dirigé par le metter en scène G. W. Pabst.

En possession de cette belle moisson de données, nous avons décidé d’entreprendre un voyage insolite dans le passé. Le contact intensif avec Christophe Kunze, le partenaire allemand du groupe, nous a en effet décidées de commencer des recherches pointues dans les archives et les musées allemands.

En suite, en août 2013, nous nous sommes rendues en Bretagne sur l’invitation de nos amis bretons sur place. Résultat de ce déplacement : La décision d’écrire un livre sur une période de la vie de notre père presque ìnconnue jusqu’alors.

Ce livre a pour but de fournir un apeçu de l’histoire de ce camp d’internement et de la vie des prisonniers sur l’île Longue. J’ai tenté de donner un éclairage spécial aux différents aspects de la vie du camp pouvant être liés à la personne de mon père. À quels problèmes a-t-il dû faire face et quelles personnes en particulier y a-t-il rencontrées. Toutes ces question m’on poussée à publier un livre.

Je me suis basée principalement sur des informations recueillies en France, notamment des documents provenant d’archives et aussi d’articles du groupe relatifs à l’histoire du camp. Les photos du camp ont été tirées d’anciennes plaques de verre que Bernard Jacquet, un membre du groupe des historiens, a fait acquérir par la base de l’Île-Longue, il y a quelques années.

On outre, on été ajoutés des extraits du livre Erlebnisse aus Freiheit und Gefangenschaft publié par le poète allemand, Hermann von Boetticher, à son retour au pays. Le résultat de nos recherches auprès d’institutions en Allemange y figurent également.

Lors de ces recherches, je me suis surtout concentrée sur la découverte de documents manquants comme les copies du journal Die Insel-Woche et des informations relatives aux artistes allemands Leo Primavesi et Max Pretzfelder. La plupart des gravures présentées dans le livre sont de leur main. Tous les deux ont laissé des marques dans le camp, mais ces artistes sont presque oubliés aujourd’hui.

Ilse Van Wind, Liselotte Röthemeyer et Ursula Burkert

Présentation du livre à l’occasion de la réunion en Bretagne, le 23 août 2014.