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Le camp d’internés 1914-1919
Le camp d’internés 1914-1919

Dieser Internet-Auftritt verfolgt das Ziel, möglichst viele Informationen über das Internierungslager auf der Ile Longue zusammenzustellen, damit Historiker und Nachkommen der Internierten sich ein Bild von den Realitäten dieses bisher wenig bekannten Lagers machen können - nicht zuletzt auch, um die bedeutenden kulturellen Leistungen der Lagerinsassen zu würdigen.

Le but de ce site est de prendre contact avec les familles des prisonniers allemands, autrichiens, hongrois, ottomans, alsaciens-lorrains... qui ont été internés, pendant la Première Guerre mondiale, dans le camp de l’Ile Longue (Finistère).

Leo Primavesi (F)
Article mis en ligne le 25 mars 2013
dernière modification le 8 septembre 2021

par Christophe, Gérard, Ursula

1. Leo Primavesi en quelques mots
2. « Leo Primavesi - une approche » par Ursula Burkert, fille du prisonnier civil Carl Röthemeyer
3. « Leo Primavesi », par Gérard Schneider (en cours).

1. Leo Primavesi en quelques mots
Leo Primavesi, artiste peintre, dessinateur, lithographe, en tant que décorateur de théâtre proche collaborateur de G. W. Pabst dont il dessine le portrait.
Plusieurs lithographies, imprégnées de symbolisme, dans les pages de la revue du camp Die Insel-Woche.
Notamment :

Léo Primavesi, décorateur de théâtre, voir aussi :
Die Insel-Woche, deuxième série, 1ère année, n° 2, p. 2 (Schauspiele)
Die Insel-Woche, deuxième série, 1ère année, n° 13, p. 2 (Schauspiele)
Die Insel-Woche, deuxième série, 1ère année, n° 17, p. 2 (Schauspiele)

2. Leo Primavesi – une approche
par Ursula Burkert, fille du prisonnier Carl Röthemeyer

Le nom de „Leo Primavesi“ nous est depuis longtemps familier. Sept tableaux signés de ce nom se trouvaient dans l’appartement de nos parents. Mon père veillait toujours attentivement sur ces tableaux. Pendant 13 années, ils furent accrochés dans son appartement de célibataire et quand, en 1933, il s’est marié, ils l’accompagnèrent dans sa nouvelle demeure.

De la part de notre père nous savions seulement que c’est d’un camp d’internement en France, sur l’Ile Longue, qu’il avait ramené ces tableaux à la maison. C’étaient des cadeaux d’un ami artiste-peintre du nom de Leo Primavesi. Même après l’époque de l’internement, il y avait apparemment toujours des contacts entre les deux hommes, parce que deux de ces tableaux (un tableau à l’huile et un dessin à l’encre) datent de l’année 1920.

Nous n’avons pas de souvenirs de récits de notre père concernant la vie du camp ou ses liens avec Leo Primavesi. Nous savons seulement que, pendant sa captivité, il a dû travailler chez des paysans et qu’il y avait été bien traité. Il n’aimait sans doute pas parler de cette époque. C’est ainsi que Leo Primavesi n’était pour nous qu’un nom, qu’un artiste – le peintre de ces tableaux.

De notre côté, nous ne posions pas de questions à ce sujet, car les temps étaient mouvementés : les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, les bouleversements de l’après-guerre, puis la maladie de notre père.

Pour nous, ses trois filles, la vue de ces tableaux appartenait à la vie de tous les jours, ils faisaient partie intégrante de l’appartement, depuis notre tout jeune âge. Et pourtant, ces tableaux avaient un effet sur nous. Notre père, qui, la plupart du temps, était aimable ou même joyeux, y avait l’air très sérieux et renfermé. Sur ces tableaux, il était un étranger pour nous. Beaucoup de temps était passé – 30 années et plus – c’était aussi une autre vie.

En nous, enfants, les deux tableaux de l’année 1920 déclenchaient cependant des sentiments ambigus. Les figures fabuleuses de faunes dansant autour de la Grâce animaient notre fantaisie. Le tableau représentant la sombre forêt avec, au loin, les minuscules taches lumineuses nous apparaissait funeste et inquiétant. Quand nous étions plus âgées, ces tableaux dans notre appartement nous apparaissaient un peu inconvenants, sur le plan thématique (la fine dame nue était publiquement accrochée dans le couloir !) aussi bien que du point de vue des couleurs (le tableau avec la sombre forêt était suspendu contre un mur ombragé du salon).

Malgré cela, ces tableaux nous accompagnent encore aujourd’hui en tant qu’importante composante de l’héritage de notre père. Nous les avons répartis selon le choix de chacune de nous : L’aînée a gardé le portrait qui met en évidence que c’est elle qui lui ressemble le plus. La cadette a choisi le portrait, très artistique, légèrement féminin, auquel elle ressemble, avec, en plus, le tableau des faunes qui la fascine tout particulièrement. Moi-même je possède le seul portrait qui présente notre père dans ses vêtements de camp ainsi que le sombre tableau de la forêt avec l’arbre abattu.

A l’époque du world-wide-web il est devenu possible de poser la question : qui était Leo Primavesi ?
Depuis environ 10 ans, nous cherchons des informations, mais n’avons trouvé que peu de renseignements sur un peintre du nom de Leo Primavesi :
• Le livre d’enfants „OUDE VLAAMSCHE KINDERFEESTJES & VOLKSVERMAKEN“ de Jacob Stinessen, Antwerpen 1908, avec des illustrations de Leo Primavesi.
• Un rapport de Leo Primavesi dans : Antwerpener Bull. Du bur. d’étude des phén. Spir. aus dem Jahr 1906 aus MATTIESEN, E.,. Der jenseitige Mensch. Eine Einführung in die Metapsychologie der mystischen Erfahrung. Bln., de Gruyter, 1925. 8, 825 ...
• Divers tableaux, dessins et lithographies postérieurs à l’an 1920.
• Une mention dans la documentation „Kunst und Eifel – ein Projekt aus dem Jahr 1936“ avec le tableau d’un vieux treuil à pierre et un commentaire sur ce tableau paru dans l’article „Der neue Weg der Kunst zum Volk . Ausstellung des NS.-Gemeinschaftswerks „Kunst und Künstler“ par Otto Klein, Mayen, où il est écrit : „Leo Primavesi de Cologne, par contre, a peint le vieux treuil à pierres, avec un sens très fin pour les nuances de couleurs“.

Puis, en janvier 2013, la plus importante trouvaille sur l’Internet : la page web sur le camp d’internement de l’Ile Longue avec de très nombreuses informations sur le camp. Le contact avec le groupe de travail de ce site a donné un nouvel élan à notre recherche. Nous avons appris des détails surprenants sur l’histoire de notre père et bien des nouvelles concernant Leo Primavesi.

Les informations ci-dessous sont extraites de la base de données de ce site :
Leo Primavesi, fils de Joseph Primavesi et de Marie Arns, est né le 25 mars 1871 à Cologne. Le 5 août 1914, il a été arrêté à Anvers, où il résidait à l’époque. Dans un premier temps, il a été affecté au camp de Dinan, avant d’être transféré à l’Ile Longue, le 28 avril 1915. Il a été libéré le 20 octobre 1919.

Ces dates permettent de supposer que les informations trouvées antérieurement peuvent bien être attribuées à „notre“ Leo Primavesi.

Dans le journal de camp „Die Insel-Woche“ on trouve cinq illustrations avec sa signature ou son sigle. Elles sont un impressionnant témoignage des états d’âme de l’artiste. D’autres dessins publiés dans le journal de camp portent son empreinte, mais ne sont pas signés.

Liens :
„Die Insel-Woche“, 2ème série, 1ère année
N° 31 du 04-11-1917
N° 34 du 25-11-1917
N° 38 du 23-12-1917
„Die Insel-Woche“, 2ème série, 2ème année
N° 02 du 14-04-1918
N° 03 du 21-04-1918

Une autre trouvaille sur l’internet : Dans la collection „Darstellungen aus der Theaterproduktion des Internierungslagers Ile Longue“ (propriété de la Letter-Stiftung Cologne) se trouve parmi les 25 lithographies colorées de Leo Primavesi outre le portrait de G. W. Pabst (par Primavesi, proche collaborateur de Pabst) [doc. n° 248 et article n° 312] un autoportrait de l’artiste [doc. n° 321 et article n° 165].
Enfin Leo Primavesi a eu un visage pour nous.

Leo Primavesi, Selbstportrait, „se ipse delineavit“, 11/2/1916

Son curriculum vitae est encore très incomplet, les recherches continuent.

3. Leo Primavesi par Gérard (en cours de rédaction)